Margaux de Fouchier
Margaux de Fouchier est une femme créative aux multiples talents. Entre des enregistrements de disque, des écrits et des tirages photo, Margaux vient de co-créer L’agence Malia, une agence de stratégie en communication digitale. Nous avons eu l’immense plaisir de retrouver Margaux chez elle autour d’un thé pour une séance photo, parler de ses multiples passions et les choses qui l’inspirent.
parle-nous de ta nouvelle agence malia
En fait, l’agence est la continuité de ce que je fais en freelance depuis que j’ai quitté Vestiaire Collective en tant que Head of social. J’avais envie de mettre en lumière le travail que je faisais dans l’ombre et dont je parlais moins que mes projets artistiques. Pourtant, ils se nourrissent les uns des autres, me permettent tout autant de rencontres que de créativité. C’était important pour moi que le message soit clair, notamment parce qu’il est vrai que je multiplie les expériences (et expertises) et que cela peut être confusant, entre la musique, la photo, l’influence, la direction artistique et la stratégie de communication digitale… L’agence fait donc partie d’un tout ! Et tout se complète mutuellement. C’est très intéressant et enrichissant.
Comment te décriraient tes proches en 3 mots ?
Spontanée, sensible, loyale.
3 livres que tu as adorés et pourquoi
Trop dur de choisir !! Alors spontanément, je dirais :
« Les cerfs volants » de Romain Gary, pour le romanesque génial de Gary, sa vision de l’amour, du courage
« Autoportrait au radiateur » de Christian Bobin, pour sa poésie du quotidien
« Les mains du miracle » de Joseph Kessel, pour l’histoire vraie et invraisemblable
« Sorcières » & « Réinventer » l’amour de Mona Chollet
« Je suis une sur deux » de Giulia Foïs
« Trois Femmes » de Lisa Toledano
« L’amour et les forêts » d’Eric Reinhardt
Comment explores-tu & nourris-tu ton monde intérieur ?
Je prends le temps… J’écris beaucoup mes pensées, pour me vider l’esprit mais aussi pour l’explorer à différents niveaux. Cela me permet de prendre du recul sur mes émotions et sur les situations. Cela me permet aussi de mieux me comprendre et ainsi, mieux comprendre les autres. J’ai la chance d’avoir des personnes sensibles et « sensiblement intelligentes » autour de moi avec qui je peux avoir des conversations ultra sincères et profondes et qui m’aident à avancer, à grandir, à soigner, à guérir – et avec qui j’ai aussi des conversations beaucoup plus légères, toujours inspirantes. Les expériences et mondes intérieurs des autres sont nourrissants pour moi. Je lis des ouvrages qui peuvent agrandir les murs de cette exploration, m’apprendre davantage, changer mon point de vue, m’éduquer. Et j’écoute mes émotions face à des œuvres, des personnes ou des situations sans pour autant, aujourd’hui, les laisser me guider entièrement.
Comment navigues-tu ton hyper sensibilité ? et comment s’exprime-t-elle ?
Pendant longtemps je n’en avais pas conscience, en tout cas pas nommée comme telle. J’ai découvert assez tardivement l’existence de ce terme et sa définition, et le fait d’être moi-même « hypersensible ». Pendant longtemps, je me suis crue particulièrement émotive, parano, susceptible. Il se trouve que je suis empathique, très attentive aux moindres détails, énormément dans l’analyse, beaucoup trop dans l’interprétation… Depuis que je sais cela, je fais la part des choses. Cela me prend de l’énergie mais vaut vraiment le coup pour m’apaiser et transformer cette sensibilité en un lien fort avec moi-même et les autres. Pour ‘mieux vivre’, être apaisée, moins en état ‘d’alerte’, profiter des moments de joie intenses et savoir que les moments de peine passent beaucoup plus vite qu’on ne le pense. Ne plus me laisser guider par ces émotions parfois renversantes mais écouter mon for intérieur qui sait ce dont j’ai besoin et ce que je veux. Je (me) pardonne les fausses routes et erreurs car j’ai conscience qu’à ce moment-là, je n’avais pas les outils pour faire autrement. Laisser de côté l’égo, les traumas, les projections… J’ai compris aussi qu’on n’était pas tous pareils dans la sensibilité et que cela n’était pas grave. Cela ne me rend pas plus atypique ou compliquée. Ce n’est pas facile, mais j’y travaille. Et depuis quelques temps, je suis en thérapie et cela m’aide aussi considérablement !
As-tu des mantras qui te guident ?
J’en ai quelques-uns qui m’accompagnent en fonction des ‘épreuves’.
« Il faut courir plus vite que les nuages » de Proust et “thinking is difficult, that’s why most people judge” Carl Jung.
Mais j’en ai une ribambelle, je pourrais en faire un recueil ! En attendant la version mise en page, j’en ai fait une moodboard dans laquelle je me viens plonger lorsque j’en ai besoin. Ce sont des petites phrases qui me remettent droite dans mes bottes, qui me rassurent, me ré-enthousiasment. J’en partage souvent sur mon compte insta et dans mes newsletters.
Quelles ont été tes plus grandes leçons de vie ces derniers mois ?
J’en ai malheureusement eu beaucoup dont je ne parlerai pas en détails par pudeur mais ma famille m’a une fois de plus prouvée sa résilience, son courage, sa force.
Je le savais déjà mais à nouveau, j’ai vu et vécu combien l’amour – le pur - est plus fort que tout. L’importance de se battre pour soi et pour ceux que l’on aime. L’importance de la nuance, de l’indulgence, de la patience, de l’ouverture d’esprit, du pardon. Le pouvoir de la communication. Et l’importance de célébrer ! Faire de la vie une fête, autant que possible.
Que portes-tu en ce moment ?
Des pièces simples, confortables, bien coupées. Un jean large Laurence Bras ou un Levi’s vintage trouvé sur Imparfaite. Une chemise siglée avec mes initiales Sessei, un pull à capuche doudou Le Minor, une maille Tressé, un manteau Samsoe Samsoe, une paire de boots Socque ou de baskets Salomon, un foulard en cachemire Hircus…
Le plat qui t’ouvre tout de suite l’appétit ?
Du pain grillé, beurre aux cristaux de sel, un peu de confiture… Je ne m’en suis jamais lassée. Une recette gourmande de pâtes, un sandwich avec des produits frais, un rôti de bœuf à la moutarde bien beurré, un poulet à l’estragon… je peux continuer !!!
3 adresses que tu adores à Paris
Il y en a tant ! J’ai du mal à choisir… Je vais donc me restreindre à mon quartier entre le 11 et le 20e :
- Amagat car c’est en bas de chez moi, que les tapas y sont délicieux et l’ambiance très chaleureuse, et l’été, on peut y dîner dehors dans une cour pavée cachée illuminée de petits lampions, esprit guinguette moderne avec beaucoup de charme et de goût.
- Edmond, un super épicier qui connaît tous ses produits frais par cœur et qui vous les recommande à merveille, du vin au fromage.
- Tapisserie, la pâtisserie de l’équipe Septime qui propose des gourmandises originales, subtiles et évidemment enivrantes.
- Le Merle Moqueur, une librairie en bas de chez moi également, à la sélection à la fois ultra large et ultra pointue, où j’y flâne pour y trouver des cadeaux, m’évader, dégoter mes prochaines lectures conseillées par les libraires eux-mêmes.
- Des Terres, Yard, Fulgurances, Clamato, On Partage, Bistrot Paul Bert, Le Chardon, Aux Deux Amis, Bouche, Gramme…
Quelle est ta recette pour un dîner entre amis ?
Les bons amis ! En bonus, une lumière chaleureuse, une bonne playlist, de la place pour de la vulnérabilité, de la sincérité, de l’amour et de l’humour, et pour danser aussi, beaucoup.
Quels sont tes rituels du matin / Comment aimes-tu commencer tes journées ?
Super cliché, mais j’ai la ‘chance’ d’être réveillée par la tendresse de mon amoureux. Donc j’aime la commencer dans ses bras, simplement. Puis un verre d’eau et un grand café ! On allume les infos à la radio ou la musique, selon l’humeur. Si j’ai le temps j’écris : les rêves dont je sors, mes pensées, ce qui m’encombre ou ce que je me souhaite, ma to do de la journée. Sinon, j’ouvre les applis pinterest & insta sur mes comptes d’inspiration, et mes mails pour désengorger les premières sollicitations. Parfois, je file à un cours Riise pour me défouler en douceur. Parfois, c’est chez le psy ;)
Que signifie « wellness » pour toi ? Quelle est ton approche du mieux-être ?
Cela m’évoque en premier lieu la « paix ». Un état d’esprit serein, apaisé. Le corps et le mental étant liés. On peut masser son mental par le corps, et inversement. Tous les moyens sont bons ! Et ils sont évidemment propres à chacun… Pour moi, c’est vider mon esprit des pensées parasites, des projections, des injonctions, c’est me sentir alignée avec mes choix, faire la paix avec mes erreurs, c’est me reposer « vraiment » c’est-à-dire savoir ne rien faire et ne pas chercher l’efficacité jusque dans le repos. Je le fais autant grâce à la lecture, un merveilleux moment avec les gens que j’aime, qu’un bon jeu vidéo, une séance de sport, une série ou un film, un massage ou soin, une balade, une séance d’écriture ou de psy…
Quelles émotions souhaites-tu cultiver cette année ?
Toutes !
Bien sûr, les positives : l’espoir, l’amour, la curiosité, la joie, la sérénité, la fierté, la gratitude, l’inspiration… J’essaye de ne pas avoir peur des négatives, elles permettent toujours un apprentissage, et d’apprécier les douces et belles encore plus fort.
Margaux de Fouchier a été photographiée chez elle à Paris par Louise Skadhauge.
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